Modéliser la transformation numérique pour les organisations de Défense : à la recherche du Fit
Résumé
Les organisations de défense sont confrontées depuis toujours à la question de l’intégration des innovations technologiques. Ces technologies peuvent être utilisées dans le cadre d’actions opérationnelles, mais elles servent aussi à améliorer le fonctionnement du point de vue organique (états-majors, centres de planification par exemple). Depuis plus de 30 ans, le concept de Fit, bien connu en sciences de gestion, constitue une des approches phares dans l’analyse stratégique des organisations. Cette courte note a pour but de présenter différents modèles de Fit, de manière à ouvrir une réflexion sur l’appui essentiel qu’ils peuvent constituer pour mieux comprendre l’intégration des innovations technologiques dans le domaine particulier que représente l’écosystème de défense.
A propos de l'auteur
Jean-Fabrice Lebraty est professeur agrégé des Universités (Cl. Exl) – Université de Lyon III, Docteur en Sciences de Gestion et habilité à diriger les recherches. Ses travaux de recherche concernent particulièrement les prises de décision intégrant les Technologies de l’Information et de la communication.
Analyse techno-capacitaire
Les systèmes de commandement, contrôle et communications nucléaires (NC3) et la réduction des risques stratégiques. Quels enjeux pour la France ?
De la Guerre froide jusqu’à nos jours, les systèmes de commandement, contrôle et communications nucléaires (NC3) ont souvent fait l’objet d’analyses portant sur leur vulnérabilité à une attaque adverse et les risques d’escalade nucléaire qui en découleraient. La tendance à l’imbrication des capacités conventionnelles et nucléaires, la mise au point de technologies émergentes, et les stratégies de désinformation renouvellent d’anciens enjeux stratégiques au regard de l’architecture NC3.
La modernisation des armes nucléaires tactiques américaines B61 en Europe. Enjeux et perspectives pour les États européens
Depuis la fin des années 1950, les États-Unis et l’OTAN mettent en œuvre une politique de « partage nucléaire », caractérisée à partir de 1968 par le stationnement de bombes B61 sur le sol européen, lesquelles sont censées crédibiliser la posture de dissuasion élargie garantie par Washington. Financée sous l’administration Obama, la version B61-12 de ces bombes « tactiques », ou « non stratégiques » selon la terminologie américaine, a commencé à être déployée au sein des bases de l’Alliance en octobre 2022. Dans ce contexte d’une dialectique nucléaire évolutive influencée par la guerre russo-ukrainienne, les questions de défense et d’autonomie stratégique des États européens sont devenues une priorité. Cette analyse étudie les perspectives ouvertes par la modernisation du système B61 en Europe, l’impact des solutions techniques envisagées, et certaines de leurs possibles conséquences politiques.
Relève stratégique – Usages stratégiques des politiques spatiales au Moyen-Orient de 1960 à 2021
L’Espace n’est pas le monopole des grandes puissances : une véritable course à l’Espace est à l’œuvre au Moyen-Orient depuis deux décennies. Elle tient d’une forme de diplomatie des satellites, guidée par la recherche de nouveaux débouchés économiques. Les programmes spatiaux servent également les stratégies étatiques, de la pérennisation des régimes politiques à l’affirmation de la puissance au niveau régional.
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« Rompre le front » : le retour des leçons des deux guerres mondiales dans la guerre en Ukraine »
« Verdun », « guerre de tranchées », les qualificatifs faisant référence aux deux conflits mondiaux pour illustrer la situation en Ukraine ne manquent pas. Au-delà de la simple métaphore une telle évocation emporte des réalités opérationnelles particulières, dont la pertinence -réelle- n’est pas moins sujette à caution.