Présentation de l’institut
L'institut d'études de stratégie et de défense
Créé en 2018, l’Institut d’études de stratégie et de défense (IESD) est un centre de recherche dédié au champ des études stratégiques, vues comme une branche de la science politique et des Relations internationales. Dirigé par Olivier Zajec, professeur des universités en science politique, l’IESD accueille une équipe multidisciplinaire de chercheurs dont le noyau appartient aux institutions de recherche du site lyonnais (droit, science politique, histoire) et comprend également des profils extérieurs venant consolider et compléter les compétences locales, grâce à une équipe de recherche d’une dizaine de spécialistes de diverses disciplines (sociologie, gestion, économie).
Le programme d’étude, de recherche, de formation et de rayonnement vise à consolider les études stratégiques dans la recherche universitaire lyonnaise, en coordination avec les nombreuses organisations militaires et civiles de la région œuvrant dans ce domaine. Bénéficiant d’un financement du ministère des Armées dans le cadre du label « Centre d’Excellence en Etudes Stratégiques », l’objet de recherche principal de l’IESD est la guerre de demain et l’interconnexion des capacités stratégiques hautes.
Programme de recherche :
L’Interconnexion des capacités stratégiques hautes
Le programme de recherche de l’IESD a pour objectif de comprendre les multiples conséquences politiques et opérationnelles des couplages capacitaires de haute intensité dans les espaces homogènes et les Contested Commons. Les chercheurs de l’IESD orientent ainsi leurs travaux sur l’évaluation et la compréhension des transformations politiques, opérationnelles et technologiques de ces capacités structurantes de plus en plus interconnectées, dont dépendent en grande partie la physionomie future des actions de force et des rapports de puissance.
Ces « capacités stratégiques hautes » comprennent, sans exclusive, la puissance aérienne, les usages militaires de l’espace extra-atmosphérique, les armes nucléaires, les moyens numériques ainsi que la défense anti-missiles. Elles apparaissent aujourd’hui cruciales pour la compréhension des évolutions stratégiques mondiales et donc pour l’avenir de la défense française et européenne :
- Sur le plan politique, la maîtrise de ces fonctions stratégiques hautes conditionnera en grande partie la crédibilité de la France et de l’Europe vis-à-vis de concurrents, d’adversaires et d’alliés qui, de leur côté, en font clairement une priorité capacitaire, ainsi que le suggèrent les efforts budgétaires et technologiques d’acteurs stratégiques comme les États-Unis, la Chine, la Russie, sans compter l’Inde ou encore Israël. Les futures définitions de ce que l’on entend par « autonomie stratégique » dépendront en partie d’une meilleure mise en perspective de la place tenue par les fonctions stratégiques hautes.
- Sur le plan opérationnel, les engagements militaires actuels ne correspondent d’ores et déjà plus à la combinaison des opérations demandées par les nouvelles doctrines interarmées (multidomaine, multi-milieux/multi-champs). Nous avons bien affaire à un seul et même continuum d’effets totalement décloisonnés, fondé sur l’imposition totale du tempo de la manœuvre à l’adversaire. L’acteur qui renonce à sa liberté d’action dans les « espaces homogènes » structurés par la maîtrise des fonctions stratégiques hautes, court ainsi le risque de ne plus pouvoir anticiper ou bloquer les coups de l’adversaire : soit que ces coups s’avèrent trop nombreux (saturation), trop rapides (vélocité), ou très peu détectables (furtivité).
- Sur le plan technologique, comme sur celui de l’innovation, les fonctions stratégiques hautes représentent par nature des « frontières capacitaires » absolument essentielles dans le cadre concurrentiel de la mondialisation multipolaire actuelle. L’avenir du combat de haute intensité dépendra en effet des pistes technologiques liées à ces domaines, comme par exemple : la fusion de données, l’automatisation du ciblage, la capacité de traitement, la robotique, l’intelligence artificielle. Ce « mix » capacitaire constituera progressivement le préalable aux nouvelles formes de supériorité dans tout le spectre.
L’institut articule sa recherche autour de plusieurs axes
Les Doctrines Multidomaines
Du Air-Land Battle au Fusion Warfare, le retour des affrontements conventionnels et le surgissement de nouvelles technologies de pointe imposent le renforcement des forces armées et la mise à jour des doctrines, vers plus de coordination entre leurs différentes branches.
Puissance aérienne : l'avenir de l’Air Power
Quel est l’avenir de la puissance aérienne, à l’heure de la nouvelle génération d’avions multi-missions, de l’intégration des capacités aériennes et du retour à l’affrontement de haute intensité ?
Espace : Les Enjeux Stratégiques de l’espace extra-atmosphérique
Quels sont les nouveaux enjeux géostratégiques, technologiques et juridiques de l’espace extra-atmosphérique ? L’analyse des dynamiques d’acteurs, l’étude des enjeux technico-capacitaires, et la modélisation des contraintes décisionnelles s’appliquant au domaine spatial constituent le cœur de cet axe de recherche.
Dissuasion et armes nucléaires
Quelle place pour la dissuasion et les armes nucléaires au sein des stratégies nationales, dans un contexte international de prolifération et de remise en cause des équilibres instaurés par le Traité de non-prolifération ? Quelle articulation avec les forces et doctrines conventionnelles ?
Anti-balistique
L’équilibre stratégique international se détériore et provoque une reconfiguration des postures tant offensives que défensives. Quel développement pour les capacités anti-balistique des puissances émergentes ?
Numérisation des armées
Conséquences stratégiques de l’intégration numérique des forces armées – Construction institutionnelle des unités chargés de la guerre numérique.
Ambition scientifique
L’objectif de l’IESD est que ses chercheurs, fédérés dans un premier temps autour de la thématique des fonctions stratégiques hautes, constituent un centre d’excellence et de rayonnement universitaire faisant référence au niveau européen et transatlantique. L’équipe-noyau porteuse du programme devra donc constituer autour d’elle un réseau de doctorants et d’étudiants susceptibles de se spécialiser dans le domaine des études stratégiques, afin que leurs capacités d’analyse et d’évaluation puissent être sollicitées par les centres de recherche, les acteurs opérationnels du ministère des Armées et des institutions publiques et acteurs privés de la Base industrielle et technologique de défense et de sécurité (BITDS).
Après deux années de pré-labellisation, l’IESD s’est vu remettre le label « Centres d’excellence en Etudes Stratégiques », mis en place par la Direction générale des relations internationales et de la stratégie (DGRIS) du ministère des Armées à partir de janvier 2021.
La candidature de l’IESD a pu se prévaloir des réalisations scientifiques effectuées entre septembre 2018 et juillet 2020, expertisées par un conseil scientifique international. Ainsi pérennisée institutionnellement et financièrement, l’IESD se voit confier les moyens de devenir un véritable pôle de référence au sein des études stratégiques nationales et mondiales.
L’équipe
Les permanents
Olivier Zajec
olivier.zajec@univ-lyon3.fr
Domaine de rechercheThibault Fouillet
thibaultberanger.fouillet@gmail.com
Domaine de rechercheMalo Cornuaille
malocorn@gmail.com
Domaine de rechercheLéa Xailly
lea.xailly@gmail.com
Domaine de rechercheAmaury Dufay
amaury.dufaypro@gmail.com
Domaine de rechercheBrian Kalafatian
brian.kalafatian@gmail.com
Domaine de rechercheLise Dubois
lise.duboisw@gmail.com
Domaine de rechercheDouglas Rocha
douglasqrocha@gmail.com
Domaine de rechercheMathéo Schwartz
matheoschwartz@gmail.com
Domaine de rechercheLes membres associés
Andrew Catoire
agcatoire@gmail.com